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Un peu, beaucoup...

25 mars 2020

Father.

 

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Je vous hais. Il m'est difficile de vous exprimer la haine que j'éprouve à votre encontre. Vous m'inspirez le dégout le plus âpre et amer qu'il puisse exister ici bas. Pourtant plus jeune je ne rêvais que de vous, vous étiez le seul que je pensais véritablement aimer, je vous ai confié tous les secrets de mon coeur, je vous ai abandonné ma force, mon courage et ma douceur. Vous faisiez partie de mes priorités. Vous étiez le héros de mes songes et de mes nuits. Vous étiez la seule source de mon désir. J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose d'anormal à ça, mais c'était pour moi le plus pur des régales qu'une enfant puisse avoir de celui qui était son père. 

Je sais que mon incapacité à faire confiance est lié à vous, que l'impossibilité d'aimer tout Homme vient de vous. Tout provient du  sentiment de culpabilité que vous avez fait enraciner chez moi depuis mon plus jeune âge. Vous avez fait murir en moi cette inconstance flagrante. Autrefois je ne faisais que vous bénir en vous remerciant pour tous les bienfaits que vous aviez eus l'honneur de m'accorder à moi pauvre et humble fruit de vos entrailles. De toute cette rage que vous avez implanté en moi je me réjouissais de pouvoir m'en servir tel un bouclier. Vous étiez mon chevalier. 

C'est alors que lentement, le temps se fissure jusqu'à se briser. Avec l'âge je n'ai pu détourner les yeux de certaines vérités qui m'étouffaient. Vous êtes foncièrement mauvais. Je ne pense pas que vous en soyez conscient. Chez vous c'est comme une seconde nature, vous vous complaisez à faire du mal aux femmes. Je le sais et vous savez que je l'ai découvert. C'est en ce là que je vous effraie, n'est-ce pas ? Jamais au grand jamais, même contre la vie de l'un de vos enfants vous ne seriez humainement capable d'admettre une telle vérité qui vous dépasse. Vous avez aimé battre ma soeur, elle n'était qu'une adolescente perdue dans la quête d'identité, elle ne vous aimait plus alors vous l'avez frappé pour qu'elle se mette à genoux devant vous, pour votre plus grand plaisir. 

Il est toutefois possible que face à l'obscure vision de votre main frappant sur son frêle corps de femme, mes souvenirs se soit effilés, tissant un abject toile trompeuses. Je n'ai pas l'outrance de dire que je suis parfaite, nous sommes loin de cela je vous assure father. Mais comment nier le pervers regard que vous avez toujours porté sur celles qui ont partagé votre vie ? Alors que ma tendre mère était accablée sous le poids de ses trois maternités, vous l'en avait détesté pour ça. Elle ne ressemblait plus à la jeune adolescente inconsciente et libertine que vous aviez connu par le passé. Elle était devenue une femme forte et pleine de caractère, elle était devenue ma mère. Et vous l'avez abandonné pour ça. Elle n'avait pas eu de père, c'est pour cela qu'elle vous a pris vous. Ce n'est certainement pas pour votre physique athlétique ou votre sens de l'humour qu'elle c'est donné à vous mais simplement pour combler un vide. J'ai beaucoup aimé la seconde femme qui a eu l'horreur de partager votre vie. Bien évidement vous l'avez prise plus jeune, bien plus jeune, sinon ça n'aurait eu aucun intérêt. Pareil à ma mère son père à elle n'avait pas été à la hauteur, c'est alors vous qui lui avait servi de remplacement. Mais vous en vouliez plus, ce qu'elle vous donnait ne pouvait suffire, vous vouliez une autre poupée à rajouter à votre collection, alors vous l'avait chassé. C'est par miracle que la troisième a eu la chance de combler toutes vos attentes. Grosse de vous bien avant de renvoyer la seconde, elle a fait votre bonheur. Mais cette fois vous déviez frapper fort, il fallait qu'elle soit la bonne, qu'elle reste pour toujours à vos côtés. Les années ne vous gâtées pas, vous deviez être aimé et dominer à jamais. Il a fallu que le père de la troisième meurt pour qu'elle vous accepte, à cette condition seulement elle avait eu besoin de votre répugnante présence près d'elle. 

Vous me dégoutez, toutes ses femmes vous ont aimé, mais vous ne vouliez qu'une seule chose venant d'elle. Leur obéissance.

A présent je suis là, moi enfant de vous, comment ne serait-ce supportable de vivre avec un être tel que vous. Vous m'avez détruite avant mon arrivée au monde. Il se peut que pour moi le grand amour soit là et je peux vous promettre une chose père, c'est que jamais vous ne le rencontrerez. Vous ne le méritez pas. Si par malheur je me marie, ce ne sera pas vous qui me donnerez à mon futur époux, vous ne m'accompagnerez pas jusqu'à l'autel. Je m'y refuse. Si la simple idée d'avoir un enfant me répugne, c'est à cause de vous. Je ne supporterais pas de faire vire un enfant ayant ne serais-ce qu'une part de vos gènes. Je préfèrerais donner la mort à ce pauvre petit être qui ne voulait rien d'autre que d'être quelqu'un de bien. Quelqu'un qui ne vous ressemble pas.

On dit que les filles tombent amoureuse d'un homme étant l'égal de leur père. C'est pour cette raison que je prie chaque jour Dieu de me préserver de cette infinie souffrance. Car si par malheur mon amant venait à vous ressembler, je suis persuadé que la mort serait préférable. Ou si ce n'est la mort qui vient à moi, je ferais le premier pas. 

Au fond il vous arrive d'être gentil. Je le sais, j'en ai à de multiple reprises était la victime. Mais le problème ne semble pas se trouver là. C'est que les fois où vous avez été bon avec moi, elles n'ont été là que pour mieux m'asservir, mieux me dresser. Car l'évidence se trouve entre mes cuisses... Je suis votre chienne. 

 

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18 mars 2020

My dear

 

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Ce que je ressens pour toi n'est pas de l'amour. Mais rassure-toi. Je ne me permettrais pas d'être l'une de ces pauvres filles se servent de toi pour panser leurs blessures. Je serais bien incapable de te dire que je t'aime, mais je ne pourrais jamais me résoudre de te laisser partir. Toutes ces nuits à me tendre dans tes bras, font de mon âme un tel ravissement que je ne pourrais vivre sans ces caresses. Vivre d'amour et d'eau fraiche n'a jamais eu autant de sens qu'à cet instant.

Tes parfaites imperfections font que je t'aime, je le ressens, je le sais et une part de toi connait la couleur de mes sentiments. Cela me suffit. Tu penses devoir toujours t'excuser d'être toi-même, t'excuser de manger comme un enfant, d'être trop poli ou trop honnête à en être vexant, mais c'est pour toutes ces raisons que je t'aime. Pourquoi t'excuser de ne plus vouloir me prendre quand j'en demande trop ? C'est parce que tu es toujours satisfait de ce que je te donne, que je ne peux m'empêcher de vouloir t'en offrir bien plus encore. Je crois qu'il n'a jamais été aussi dur pour moi d'écrire. Depuis que tu partages ma vie, depuis que tu m'as sauvé de mes démons et des autres qui avant toi, n'avait pas su me toucher. Jusqu'à présent j'avais toujours pris soin de me protéger de l'amour, du sexe et de tout ce que je ne pouvais pas contrôler. Ce sentiment aussi étrange que douloureux semble me détruire avant d'avoir eu l'occasion de le toucher du doigt.

Maintenant je ne peux plus penser à toi sans te voir manger en t'en mettant partout dans la barbe, sans voir tes mains agripper mes hanches et me retourner, me prenant violemment encore et encore. Tu m'as fait gouter au véritable bonheur et à une jouissance jusqu'ici inconnu. S'il le faut, je me mettrais à genoux chaque minutes de chaque jour pour que tu ne me reprennes pas cette joie tant désirée. En cet état de crise, je ne peux que vivre au jour le jour, car imaginer qu'il y aura un lendemain, c'est prendre le risque de ne jamais me relever devant la perspective de ne plus te revoir. 

Mais quelque part je suis terrifié. Il me fait peur, tout en lui m'effraie, mon âme paralysé par l'effroi ne peut que mourir face à tant de lâcheté. J'ai peur que tu ne m'aimes pas comme il le faudrait, que tu sois là seulement pour le désire que je te procure, qu'au fond tu sois avec moi simplement par frustration sexuelle. Malgré tout je sais que tu affirmerais le contraire. Il est bien évident que jamais tu ne pourrais avouer ou même admettre la moindre chose pouvant me vexer. Je le sais. Tu le dis, ta mère le dis, ta soeur l'a avoué, je l'ai même vu de mes propres yeux, j'ai vu le corps des autres que tu as aimés, tu  ne peux nier une évidence si tristement flagrante. Aucune n'est semblable à moi, dans un autre contexte j'aurais aimé cette divergence, mais ce n'est pas le cas.

"Elle est jeune quand même" "C'est chaud, fait gaffe" "Les meufs de son âge sont immature" "Je ne le voyais pas avec une fille comme elle" "C'est pas trop son genre de physique"... Tu ne l'as pas dit c'est vrai, mais c'est une accumulation d'événement que TU m'as rapporté, que TU m'as dite. Je n'ai fait que lire entre les lignes. Et ainsi maintenant je comprends enfin, ma plus grande peur se présente à moi pour la deuxième fois : aimer et être aimer tout en étant pas suffisante.  

Du plus profond de moi-même et aussi loin que je puisse m'en souvenir, je me suis toujours haïe. Je me déteste, je déteste ce que je représente, ce à quoi je ressemble, je hais mon corps, devant une telle évidence comme pourrais-je seulement tolérer que toi tu puisses m'aimer ? Je suis consciente que ce n'est pas toi, que le tableau que je m'efforce de dépeindre ne te ressemble en rien mais je ne peux m'empécher d'être méfiante envers tous, c'est une triste habitude qui me ronge les chaires. 

Pourtant j'ai peur, je suis toujours aussi terrifié, j'ai peur de ne pas t'aimer comme il le faudrait, ou que cet amour s'étiole trop vite pour avoir ne serait-ce qu'un instant existé. 

10 janvier 2020

Sad Destination

 

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Un instant seulement je suis resté seule dans le salon, tous partis vagués à leurs occupations, j’avais la voie libre. La situation était idéale, aucun obstacle ne semblait plus se mettre en travers de ma route. Rien n’avait lieu de s’interposer entre mon obsession et moi. Je me glissai sur la pointe des pieds dans la cuisine, ouvrit la porte du placard sans la faire grincer. J’analysai une courte minute toutes les possibilités qui s’offraient à moi, j’en clapissais déjà de plaisir. Je pénétrai deux doigts seulement dans la boite à gâteau et attrapa ces petites douceurs en serrant l’index et le majeur autour de ma proie. Je le défis de son emballage et croqua à pleine dent dans le sablé à la fleur d’orangé fourré de crème et de chocolat. Ces sucres provoquaient chez moi un plaisir plus intense encore que pouvait ressentir mon corps après l’orgasme, c’était le délice même incarné en un petit morceau de calorie. J’avais fait une bonne prise. Je savourais ce moment d’intimité qui n’appartenait qu’à moi, dégustant la jouissance qu’était l’excitation de mes papilles. J’entendis soudain le bruit fracassant de la serrure de la porte d’entrée se refermer. Prise d’une incontrôlable panique, je glissai la preuve de mon méfait dans ma poche de jeans trop serré pour tout y faire rentrer. J’appuyais malgré tout dessus, l’enfonçant dans l’étroite cachette guidé par la peur d’être découverte. Je réduisais la friandise en miettes, elles se collaient au chocolat et aux coutures de l’intérieur de la poche de mon pantalon.

En évitant autant que possible le malotru qui m’avait interrompu. Je gravis les escaliers et alla trouver refuge dans ma chambre. Une fois seul et à l’abri des regards aussi indiscrets que réprobateurs, j’entrepris de sortir l’objet de mon obsession de ma poche en prenant soin de ne pas faire tomber les miettes sur le parquet. Je ne voulais pas risquer qu’elles tombent par terre, alors je les mangeai rapidement évitent le désastre. Je m’assis sur le lit reprenant l’orgie gustative que j’avais délaissé. Je mangeais, dévorais, léchais, avalais sans prendre le temps de vraiment gouter.

Toutefois je dus malgré moi, à nouveau m’arrêter dans mon plaisir solitaire. Mais cette fois pour une tout autre raison que la présence d’autrui. Une image des plus affligeantes se présenta à moi. Elle était plus terrifiante encore que la vision d’un mort certaine d’un pauvre être écrasé au bord de la route. Cette image était la représentation même d’un futur sans avenir, sans aucune perspective d’accomplissement personnel ou de réussite professionnelle. Mon propre reflet dans le miroir. La vue de ce corps nuageux, dont chaque pore de la peau ruisselait de sueur de cellules graisseuses que je ne faisais qu’entretenir. Mes yeux ne pouvaient se détacher de cette apparition si désastreuse, si inopiné. Je ne trouvais les pensées pour exprimer les sensations qui me transperçaient l’abdomen. J’étais persuadé que cette douleur n’était en rien dû à tout le sucre que je venais d’ingurgiter. Sans y être invité, les larmes ruisselaient sur mes joues, ne pouvant plus s’arrêter de couler, elles noyaient mon t-shirt de leurs flots. Puis vient les sanglots, les remords, le dégout de soi. Mon regard fixe, je ne détournai pas l’iris de cette pathétique et déplorable apparition. Fixant plus intensément encore mon reflet, pleurant avec plus d’abondance je continuai de manger mon gâteau, m’enfournant dans le gosier de plus grosses bouchées, mâchant à peine, faisant fonde de mes larmes chaudes le chocolat sur mes doigts. J’engouffrais plus profondément la nourriture dans ma bouche m’étouffant avec à m’en faire vomir, je mangeais encore, priant le Seigneur de me faire mourir, étouffé par larme de ma gourmandise.  

4 décembre 2019

Passionnellement pipe

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Ce n'est pas assez. J'ai souffert soit mais à présent j'en veux plus. Je veux souffrir le martyre, je veux sentir chaque parcelle de mon corps s'entredéchirer de douleur sous l'ignominie qu'est mon amour. Qu'était cet amour. J'ai la certitude de ne pas avoir assez malheureuse, d'en voir trop peu parlé, d'avoir été négligente avec cette douleur venue des profondeurs de la terre, de la nature, de la substance aussi jouissive que meurtrière. 

Je revois tout, l'ensemble des moments, la proximité de nos corps est gravé dans mon esprit, dans une partie sombre et douloureuse de mon Moi. Je ne peux cesser de me questionner, mais une voix parle en moi, plus forte que les autres.Qu'ai-je bien pu avoir fait ? A quel instant mes actes ont-ils scellé mon destin ? Laquelle de mes actions a tué toute espérance en nous ? Peut-être était-ce notre premier baisé qui n'était pas assez satisfaisant ou la gêne qu'il a eu quand son père nous a surpris nous embrassant dans l'entrée de sa véranda, ou encore quand j'ai croisé sa mère en voiture et qu'elle s'est arrêtée au milieu de la route, c'était si gênant. Et lui sur le siège passager, ne sachant plus où se mettre. Peut-être le fait que je le fuis pendant des mois, lui me courant après tel le chien qu'il était, lui plaisait sans doute bien trop pour arrêter ce jeu du chat et de la souris, cette situation ... Il l'aimait tant, m'avoir entièrement... Il ne le voulait pas. Pas vraiment. Une victoire sans véritable bataille ne l'intéressait pas. Peut-être étais-je trop présente, on a toujours dit de moi que j'étais étrange. C'est certainement vrai, mais qui ne l'est pas ?

Lors de notre première nuit ensemble, le diable rouge s'y est invité, gâchant notre soirée sexe en ne la mettant plus dans nos perspectives, ne satisfaisant pas par conséquent son excitation grandissante par la retenue. Cette frustration le freina certainement dans ses sentiments. La pipe était sans doute trop mal à droite pour être prise en compte ou pour avoir le moindre impact. Avant lui je ne mettais jamais sentie capable d'avoir des relations sexuelles avec une personne qu'on aime. L'un et l'autre réunis dans une même action n'était pas concevable pour moi. Mon esprit s'y fermait automatiquement, je refoulais, refusais cette idée abjecte, comment pouvait-on concevoir baiser avec quelqu'un qu'on aime. Ca serait comme vulgariser une émotion emprunte de pureté en un acte de perversion de l'âme, je ne me l'explique pas, aujourd'hui encore cette mentalité m'échappe. Je ne lui trouve pas de cause. Pourquoi tout ressasser, c'est terminé et se donner entièrement à un être que j'aime vraiment me semble impossible. Il est comme un doux souvenir bien trop passionnel pour être réel. 

 

 

13 septembre 2019

Résonance limbique

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N'y a-t-il souffrance plus meurtrière que celle du cœur ?

Il est la seule personne que j’ai failli aimer, jamais plus je ne referais cette erreur. L'amour était pour moi un mirage, une chose que tout le monde semblait obtenir avec la plus grande des facilité et que je ne faisais que contempler de loin. Alors que tout espoir semblait perdu pour moi me rendant insensible à toutes marques d'affection, il est arrivé embrasant tout sur son passage mon cœur de glace avec lui Je suis amoureuse de toi. Ces mots m’écorchent les lèvres mais pour la première fois j'ai le courage de les dire. Avant toi l'amour n’était qu’une fiction. Je me hais d'avoir aujourd'hui exprimé mes sentiments les plus douloureux, me montrant ainsi faible devant toi.

Après les sourires forcés les larmes retenues, seule à l'abri face à mon propre reflet je peux enfin laisser la peine s'exprimer, je suis fracassé. Les moments que nous avons passés ensemble tournent et retournent dans ma tête dans une boucle infernale qui me torture. Je rêve qu’il passe les portes de la gare, me disant que c'était une erreur qu’il saura passer outre les remarques de sa mère et qu'il ne veut que moi. Mais cet instant n'arrive jamais. Mon train est déjà là. 

Je voudrais tant qu'il donne à un autre la clef, la recette pour se faire aimer de moi, pour qu'ainsi cet autre me serve de substitue, de pansement à ma peine.

Et si par miracle il revenait vers moi je crois que je préfèrerais encore l'éternelle douleur à un bonheur trop fugace pour être réel.

Là et seulement là je pleure. Cette évidence me tue.

L'amour est une belle salope j’ai essayé et j’ai échoué je retiendrais la leçon.

C'est si facile d'écrire sur une douleur que je ne saurais nommer. Pourtant elle vibre, je la sens grandir un peu plus chaque seconde loin de lui, elle est en moi, tel le serpent venimeux crachant ses larmes de venin. Je les retiens en mon iris. Je me découvre pourtant une force dont je ne me sentais pas capable. Je me déteste de m'être autorisé à ressentir quoi que ce soit qui puisse s'apparenter à de l'amour. Je me sens si stupide que ça en devient pathétique. Moi qui avais toujours été sur mes gardes, me protégeant de toutes choses pouvant toucher mon cœur de prés ou de loin. Je l'ais laissé entrer un instant seulement et le mal s'est rependu tel un poison. Avant lui je n'ai jamais aimé, je n'avais jamais souffert non plus. J'ai bien entendu eu les petites folies passagères, faisant de moindre inclination, mais jamais rien de comparable à lui. 

Il est venue, nous avons vu et j'ai été vaincu.

J'ai tant fait souffrir par le passé, sans jamais comprendre ce qu'aimer impliquait réellement. Je repartais la tête haute et le cœur plus léger. A présent les rôles sont inversés. Je me dégoute. L'amour que la jeunesse et l'innocence offrent n'est plus qu'un leurre destiné à me tuer. Il m'a fait baisser ma garde pour avoir la certitude de mieux me saigner. 

Je devrais être chez lui. Nous sommes vendredi soir, il est 21h15. Depuis 1 heure et 56 minutes, je devrais être dans ses bras.

La lâcheté s'éprend de moi et les rails du train m'attirent soudain, comme l'évidence d'une insupportable résolution.

 La douleur est si insupportable que tout mon être est paralisé par la douleur. 

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3 juillet 2019

Bride

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J’avançai, pas à pas, sans prendre garde aux grincements du vieux plancher. Mes pieds nus ne ressentirent pas le léger picotement des échardes sous leurs voutes plantaires. Mon esprit continuait de scruter la pénombre de la chambre à coucher à l’affut du moindre changement de rythme dans la respiration de mon amie à moitié nue, étendue sur le grand lit. Elle ne portait pas grand-chose après le massage que je lui avais fait la veille. Le réveil affichait 02h35 du matin, et pourtant je n’étais plus gagnée par la fatigue comme plus tôt dans la soirée. J’ouvris la porte de la chambre et me glissai non sans mal à l’extérieur.

     Une petite voix presque inaudible derrière les battements de mon cœur parlait au téléphone. J’en déduis sans mal que c’était l’autre sœur, la grande qui parlait avec son amie, on m’avait dit qu’elle venait du nord, mais comment l’en blâmer moi-même je venais de la même contré que l’amie du téléphone au forfait semblait-il inépuisable. Je ne fus pas effrayé qu’une personne proche soit encore réveillé à une heure pareille, mais dans un étrange contraire, j’en fus plutôt excitée.

Je portais mon vieux leggings de sport noir qui moulait mon corps de façon disgracieuse au niveau des cuisses et un t-shirt gris pas suffisamment large pour cacher le fait que je ne portais pas de soutien-gorge. Je n’étais pas en manque d’un beau pyjama tout neuf soigneusement rangé dans ma valise, mais le mini-short ne me mettait pas particulièrement à l’aise, enfin par rapport à l’ordinaire.

     Pas à pas je rentrai dans la chambre à droite de celle d’où je sortais. « Mais qu’est-ce que je fais, pensais-je, ce n’est pas moi ? » Les petites voix qui d’ordinaire répondaient à mes questions dans ma tête se turent dans un moment où il n’était pas bon de ne pas donner son consentement. En refermant la porte de la seconde chambre, je ne pensai plus à rien, comme si mon cerveau s’était endormi mais que mon corps continuait de fonctionner artificiellement. Un homme sans virilité hors celle du sexe n’était pas attirant. Je me dis qu’une fille comme moi ne méritait pas mieux, de plus, je n’avais que lui. Le dépit m’envahit. Il était étendu sur le lit double, dormait sans t-shirt, à peine caché sous les draps. Etrangement je trouvai cela inconvenant, mais je me rappelai que ma seule présence dans cette chambre était bien plus déplacée que de dormir à moitié nu.

     J’étais pénétrée dans cette pièce aux meubles parcellement recouverts de poussière et à la peinture bleue défraichie pour une seule et unique raison, qu’à son tour on me pénètre. Avec le recule ça n’avait rien de romantique ou d’idyllique, mais j’en avais envie et je le fis. L’homme affirma ses désirs avec des mots non dénués d’insistance.

     Je me glissai dans le lit, fis glisser ses doigts le long du coup de l’homme dans l’espoir de le réveiller. Il me parla, voulut communiquer, me rassurer, y aller doucement. Je n’y fis pas attention. J’écartai les cuisses pour la première fois de sa vie et fermai les yeux. Ainsi je me retrouvai dans un noir plus profond, dans un sentiment d’autoprotection et de paralysie quasi total.

     La douleur fut là, la souffrance en pensant au Seigneur  était aussi au rendez-vous. Les allers et retour de hanches de l’homme dans mon entrecuisse me faisaient penser que Dieu me pardonnerait et que je me le pardonnerai aussi, avec le temps, je l’espérai. Ainsi je perdis ma virginité avec un homme sans importance sentimentale pour moi et sans attache. Allongé dans le lit, recouvert de sueur, l’homme me dit « Je t’aime ». Les hommes sont comme ça, même quand ils n’ont pas seize ans, mais vingt-quatre, il pense aimer trop rapidement, parce qu’on leur a donné du plaisir. J’étais énervée que l’homme me dit cela alors qu’il ne me connaissait même pas, c’était comme s’il avait gâché un « Je t’aime » qui aurait dû être prononcé par un autre. L’homme me donnait la nausée à présent. Certaines des voix  dans ma tête se firent entendre à ce moment-là. « Je ne veux pas qu’on m’aime, ce mec me donne envie de m’étouffer dans les coussins ». « Je veux qu’on m’offre des fleurs et qu’on m’embrasse jusqu’à perdre allène ». Je ne pus que les ignorer.    

     Cette nuit je pris du plaisir à perdre ma virginité, mais n’en pris pas dans l’acte en lui-même, malgré ce que je lui fis croire, même s’il est vrai que je mettais forcé à avoir une respiration allaitante et que je m’en sois donné mal à la gorge, le plaisir n’y était pas.

     Et pourtant, je n’avais qu’une hâte, recommencée avec un autre homme que lui, car maintenant que je n’avais eu ce que je voulais, il n’avait plus aucune importance.

     Je  ne suis pas méchante et je me détestais de ressentir une chose pareille, mais je me rassurais en me disant que dans l’une de ses définitions, l’être humain était à part entière lui aussi un pervers. Je ne faisais pas exception à la règle.

 

3 juillet 2019

Deux barbus pour une reine.

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La monogamie n'est pas naturelle, La monogamie n'est pas naturelle, La monogamie n'est pas naturelle, La monogamie n'est pas naturelle, La monogamie n'est pas naturelle, La monogamie n'est pas naturelle, La monogamie n'est pas naturelle, La monogamie n'est pas naturelle, ...

Depuis semblait-il toujours, alors que les années filaient, il partageait sa vie. Lui qui avait toujours vécu seul, il adopta avec l'angoisse du beau-père ses trois enfants issues d'un précédent lit. L'amour qu'elle avait pour lui ne suffisait pas à réparer son âme et sa confiance trahie par le père de ses enfants. Ils conclurent donc un accord profitable à tous deux. Ils ne devaient pas tomber dans une dépendance destructrice s'étouffant mutuellement. Alors ils ne s'appartiendraient pas l'un à l'autre. En se jurant fidélité et amour éternel, le couple étouffait tout désir animal pour autrui, accroissant la frustration de chacun et la haine de l'autre.

Ils s'engagèrent pleinement, eurent un enfant, adoptèrent un troisième chat et achetèrent ensemble une maison, construisant ainsi un foyer, mais refusaient obstinément la convention patriarcale que la société imposait comme étant une fatalité. Le mariage.

Leur couple était solide, indestructible, mais personne ne sortait entièrement intacte des ravages du temps. Le quotidien rendait la vie ennuyeuse en tout point et les jours aussi longs que s'ils furent des années.

La notion de polyamour lui plaisait. Elle la lui partageait et il l'accepta pour ne pas la perdre. Il comprit le besoin qu'elle avait de voir si ailleurs ce pouvait-être différent. J'ignore s'il le prit de bon cœur ou s'il se résigna l'âme en peine de ne plus suffire à combler son bonheur comme il l'avait jadis fait.

Sa beauté sans pareille lui offrit la parfaite rencontre avec l'original picard du coin. Entre eux tout était si simple, beau et romantique à la fois. Sans enfant, célibataire, un passé douloureux avec les femmes de sa famille, elle était une bouffer d'air frai pour lui qui s'y étouffait. Au-delà de l'aspect sexuel, une véritable romance c'était installée.

Elle demanda au beau-père de ses enfants et au père du petit dernier si cette relation lui convenait, et en réponse il prit une amante. Pour lui il n'était toutefois même pas envisageable de pouvoir aimer une autre femme qu'elle, comme elle avait pu le faire avec le picard. Cette femme s'ajoutant à la vie de cet homme en simple maîtresse du sexe.

Tout le monde y trouvait son compte, tout le monde était heureux, les bisounours étaient au rendez-vous, je commençais à enfin comprendre ce qui avait autrefois unie mes parents, ce qui uni ma mère et mon beau-père, ma mère et son amant, mon beau-père et son amante. Alors qu'il y a quelques heures je voyais flou, en une simple discussion tout me semblai plus clair.

Mais... Elle était partie rejoindre le beau et original picard et ce soir...

Ce soir il l'attend, les yeux rivés sur le téléphone ou ne regardant que le vide et le silence régnant dans la maison en son absence. Il devait imaginer sa chère et tendre dans les bras d'un homme, plus fort, plus expérimenté, plus intelligent peut-être. L'idéalisation de son ennemi rendait son cœur plus sec encore. Dans un esprit de compétition, il laissa sa barbe pousser de sorte que la sienne dépasse celle de l'autre homme, mais elle devait être mieux, et elle le fut, plus longue, plus belle, mieux taillée, bien parfumée et douce pour que ses baisés n'incommode pas les tendres lèvres de sa bien-aimée.

Il pensait qu'elle avait trouvé mieux que lui, alors il fit plus attention à elle. Il remplit à nouveau ses placards de ce que la surconsommation a de plus naïf ; les vêtements, il se parfuma, couvrit sa belle de cadeau, de bijoux, de fleurs et de déclarations d'amour inopinées. Les deux barbus se sont rencontrés devant une bière. Signe de paix mondiale...

 

29 juin 2019

"C'est un petit pas pour l'homme, mais un bond de géant pour l'humanité".

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Je veux vivre. Ne pas simplement passer ma vie à attendre qu'elle passe, à voir les autres la consumer à ma place. J'aspire à une liberté que j'ai terriblement peur d'acquérir. Pourtant l'échec est inévitable, c'est une tard qui nous colle à la peau, nous suçant le peu de substance qui nous reste. Retenez bien qu'il faut 1000 chutes avant de pouvoir remonter en tant qu'aguerrie de la vie.

Tom Edison a échoué 1500 fois avant de fabriquer l'ampoule. Il n'a pas abandonné, il a simplement dit qu'il avait trouvé 1500 façons de ne pas faire une ampoule, il suffisait qu'il en trouve une seule pour réussir.

Je veux la liberté d'aimer, sans filtre social, sans convention et bonne manière. Les gens « bien-pensants» ne pensent pas aux occasions qu'ils ont perdues, au temps qu'ils n'ont pas su rattraper avant qu'il s'effile. Je ne peux pas perdre le peu d'années qui me sont imparties à vivre une relation fermée et oppressante dans les bras d'un homme, alors que je les désire tous.

Je veux Berlin, Rome, Madrid, Londres, Dublin, Prague, Vienne... Je veux... Paris ? Paris la ville de rêve, la ville lumière, la ville de l'amour. Paris la ville qui m'a toujours connue, celle qui n'est que prison derrière ses belles façades de carte postale. Le Triomphe est sa déclaration, mais la mienne se trouve ailleurs que sous l'Arc. Effel aujourd'hui encore m'observe, nous surplombant tous, elle me juge dans mes choix et le jour où je partirais pour de nouvelles Tours, elle tentera de se refermer sur moi.

Je veux la lune, je veux que le ciel s'ouvre sous mes pas, qu'il me révèle tous ses secrets. Je veux Neil Armstrong, je veux qu'il enlève, me sauve de cette prison de bleu, qu'il m'emmène là où toute chose s'envole.

Je veux ma place au soleil, je la cherche, la quête en sera longue et sinueuse. J'ai peu de certitude mais je sais qu'elle n'est pas en cette ville. Ailleurs se cache tant de beauté, tant de paysage à découvrir, d'amour, d'espoir, de chaleur humaine, tant de gentillesse à découvrir, à partager, à offrir...

Je veux que ma destinée ne soit pas considérée comme toute tracée, Dieu ne nous a jamais prédestinés à un chemin de lumière ou d'ombre. Tout est plus complexe que cela. Il nous place sur Terre comme des pions, à l'atterrissage, il en détruit le plateau de jeu, nous laissant ainsi libres de choisir.

Je ne veux plus devoir m'excuser de « vouloir » et de devoir simplement me contenter de « souhaiter » en attendant qu'on me le donne. Réveillons-nous ! Personne ne déposera à vos pieds la vérité. C'est à nous de la chercher. 

29 juin 2019

Un homme un vrai.

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La définition d'un homme est assez vite résumée , on considère qu' à partir du moment qu'ils ont une paire de couilles et la quille au milieu, que ce terme leur est dû. Pourtant il y a tellement plus à dire, tous les hommes ne se valent pas.

Dans l expression "un homme un vrai" il est dit qu' un homme doit avoir certaines caractéristiques de virilité pour qu' il lui soit porté quelques sortes d'intérêts.

Je préfère mille fois un homme au physique maigrichon, qu'on ne remarque que peu et sans marque de virilité d'aucune sorte mise à part celle du sexe,  mais possédant un mental d’acier, ne s'attachant pas trop vite, un esprit mystérieux, avec un sens de l humour inégalable, en bref : une personnalité suffisamment  profonde  et une intéressante  maîtrise des plaisirs charnels. Es-ce trop demander ? ... Mais bien sûr que oui!

 A l inverse je prendrais un homme au physique avantageux et à la musculature sur développée unique si la condition mentale énoncée plutôt, suit également.

Dans le cas contraire, je prendrais cet homme uniquement pour mon plaisir sans chercher une relation intellectuelle avec cette tête vide, pleine de testostérone.

Le problème auquel je me trouve  faire face avec les hommes et qu'aucun n a été capable de comprendre, de vraiment s'intéresser et d'être intéressant.

Ils pensent qu'un doigt dans le cul  est la réponse qui leur est donnée dans leur recherche du grand amour. La confusion qui est facilement faite entre amour et désir induit en erreur.

Aimer c'est arriver à en  trouver un avec suffisamment de recule sur la définition de couple pour que j'arrive à le supporter plus de trois mois. Une grande partie des hommes ont une vision réduite, aveugle presque binaire sur l amour. On m'a toujours poussé à exprimer des sentiments que je n'avais pas ou que je ne voulais pas partager.

L'incapacité que j'ai à ressentir toute sorte d'amour pour un autre être que ma mère complique sérieusement mes relations avec ce beau sexe. Elles sont douloureuses pour ces messieurs et ennuyeuses pour moi.

Il y a tant à faire pour être un homme. Alors imaginez ce qu' il y a faire pour être une femme.

 

16 juin 2019

Mütter

Sarah

Aussi loin que je puisse me rappeler j'ai toujours aimé ma mère au détriment de l'amour que je devrais porter à mon père. Cet amour que j'ai pour cette femme est insupportable, il est si fort et si puissant qu'il me dégoute. Je lui pardonnerais tout, je suis totalement aveuglé par ce destructeur amour. Elle exerce un contrôle dictatorial sur ma vie, mes actions et mes choix, elle ne le revendiquait pas et pourtant elle l'exerce d'une main de maitre. Tel un chien je suis involontairement asservi à cet être. En mon âme et conscience je ne peux rien faire sans avoir son avale ou son opinion sur la chose. J'ai un peu de répit sur cet amour quand je suis chez mon père. Il est comme m'y en pause jusqu'à la semaine prochaine, quand je la revoie. Toutefois ça proposition étant que je vienne vivre à temps plein chez elle, la simplicité de vivre pour moi est un argument m'y à l'honneur pour me convaincre. Mais comment survivrais-je à ce trop-plein d'amour? Il me submergerait. Elle ne le merite pas, elle me dédaigne et vit sa vie sans se préoccuper de ma détresse. Elle est égoïste. 

Je devrais garder mes pulsions d'amour pour les gens qui le mérite vraiment. Mais à qui l'offrir? Comment avoir la certitude que la personne le méritent et ne m'abandonne pas par la suite en me recrachant mon amour au visage. Je pourrais aimer mon père, mais son humeur est tellement changeante, elle varie au rythme de ses paquets de cigarettes. Un jour il se lève à 5 heures du matin pour me faire un gâteau d'anniversaire et un autre il tabasse ma soeur dans les escaliers en me dédaignant. Mais je ne peux oublier que lors de cet anniversaire, ma mère était partis à un concert alors que je ne l'avais pas vu de la semaine, mais ce n'est pas plus mal se rappelant que l'année précédente elle l'avait oublié.

A de nombreuses reprises j'ai bien tenté de lui parler, de lui balancer mon malheur aux yeux, qu'il détruise tout sur son passage, mais avais-je à peine commencé qu'elle m'a dit que je parlais trop fort. Oui, elle l'a dit, elle a osé. Je me suis tu et je suis partis humilié. Je ne peux rien ajouter à cet argument sans précédent, il balaye tout discourt aussi beau aurait-il été. Je veux hurler je veux qu'elle m'entende enfin, je veux qu'elle m'écoute et qu'elle m'aime et souffre autant qu'elle me fait souffrir. Regarde-moi maman. Par pitié ou par amour. J'ai encore besoin de toi.

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