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13 septembre 2019

Résonance limbique

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N'y a-t-il souffrance plus meurtrière que celle du cœur ?

Il est la seule personne que j’ai failli aimer, jamais plus je ne referais cette erreur. L'amour était pour moi un mirage, une chose que tout le monde semblait obtenir avec la plus grande des facilité et que je ne faisais que contempler de loin. Alors que tout espoir semblait perdu pour moi me rendant insensible à toutes marques d'affection, il est arrivé embrasant tout sur son passage mon cœur de glace avec lui Je suis amoureuse de toi. Ces mots m’écorchent les lèvres mais pour la première fois j'ai le courage de les dire. Avant toi l'amour n’était qu’une fiction. Je me hais d'avoir aujourd'hui exprimé mes sentiments les plus douloureux, me montrant ainsi faible devant toi.

Après les sourires forcés les larmes retenues, seule à l'abri face à mon propre reflet je peux enfin laisser la peine s'exprimer, je suis fracassé. Les moments que nous avons passés ensemble tournent et retournent dans ma tête dans une boucle infernale qui me torture. Je rêve qu’il passe les portes de la gare, me disant que c'était une erreur qu’il saura passer outre les remarques de sa mère et qu'il ne veut que moi. Mais cet instant n'arrive jamais. Mon train est déjà là. 

Je voudrais tant qu'il donne à un autre la clef, la recette pour se faire aimer de moi, pour qu'ainsi cet autre me serve de substitue, de pansement à ma peine.

Et si par miracle il revenait vers moi je crois que je préfèrerais encore l'éternelle douleur à un bonheur trop fugace pour être réel.

Là et seulement là je pleure. Cette évidence me tue.

L'amour est une belle salope j’ai essayé et j’ai échoué je retiendrais la leçon.

C'est si facile d'écrire sur une douleur que je ne saurais nommer. Pourtant elle vibre, je la sens grandir un peu plus chaque seconde loin de lui, elle est en moi, tel le serpent venimeux crachant ses larmes de venin. Je les retiens en mon iris. Je me découvre pourtant une force dont je ne me sentais pas capable. Je me déteste de m'être autorisé à ressentir quoi que ce soit qui puisse s'apparenter à de l'amour. Je me sens si stupide que ça en devient pathétique. Moi qui avais toujours été sur mes gardes, me protégeant de toutes choses pouvant toucher mon cœur de prés ou de loin. Je l'ais laissé entrer un instant seulement et le mal s'est rependu tel un poison. Avant lui je n'ai jamais aimé, je n'avais jamais souffert non plus. J'ai bien entendu eu les petites folies passagères, faisant de moindre inclination, mais jamais rien de comparable à lui. 

Il est venue, nous avons vu et j'ai été vaincu.

J'ai tant fait souffrir par le passé, sans jamais comprendre ce qu'aimer impliquait réellement. Je repartais la tête haute et le cœur plus léger. A présent les rôles sont inversés. Je me dégoute. L'amour que la jeunesse et l'innocence offrent n'est plus qu'un leurre destiné à me tuer. Il m'a fait baisser ma garde pour avoir la certitude de mieux me saigner. 

Je devrais être chez lui. Nous sommes vendredi soir, il est 21h15. Depuis 1 heure et 56 minutes, je devrais être dans ses bras.

La lâcheté s'éprend de moi et les rails du train m'attirent soudain, comme l'évidence d'une insupportable résolution.

 La douleur est si insupportable que tout mon être est paralisé par la douleur. 

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